Traversée en VTT de Lus-la-Croix-Haute à Cavaillon en 6 jours
Après le fabuleux Xbike Trièves de l’an dernier, j’avais envie de préparer un nouveau gros parcours spécial VTT au départ de Lus La Croix Haute. Mais, afin que ce soit pas trop court, au lieu de 3 jours j’ai rallongé la sauce à 6 jours et au lieu de partir plein Nord, cette fois-ci cap au Sud direction Cavaillon pour ouvrir un nouvel axe aux chemins du soleil.
Pas trop le choix de toutes façons dans cette direction, excepté Aspres sur Buech et Serres il n’y avait pas d’autres points de chute pour une approche ferroviaire du parcours.
Pour l’édition 2012 du Xbike, on a pris les mêmes pour constituer l’équipe: Bryce (Giant Trance X2) et Monia (Go Sport Scrapper carbone) avec cette fois 2 montures toutes neuves et mon Specialized Stumpjumper!
Si l’on pouvait s’attendre à un parcours raisonnablement vallonné et roulant, on a été plutôt bien surpris par la végétation provençale (souvent constituée de beaux arbustes bien piquants) et qui a rendu certains tronçons à la limite du cauchemar tellement c’était inextricable. De certains singles qui paraissaient parfaits, on a dû parfois renoncer pour trouver des chemins de traverse plus hospitaliers. Et je ne parle pas de la caillasse, là c’est déjà plus fréquent, mais on en a pas manqué non plus…
Il faut se le dire, les chemins Dauphinois n’ont rien à voir avec les chemins de Provence.
De Maravel à Bonnieux en passant par Roussillon et Brantes au pied du Mont Ventoux, le parcours quant à lui fut superbe tant j’ai eu l’impression de traverser une région totalement inconnue et pourtant très proche, parsemée de petits villages aussi isolés que typiques de la Provence profonde.
Que ce soit par la vallée du Rhône ou par celle du Trièves, on est tous déjà descendus à Aix ou sur la côte mais sans vraiment s’arrêter, sans vraiment s’immerger au coeur de cette belle région. Le peu que nous connaissions du Buech ou des Baronnies, nous l’avons redécouvert grâce à la magie du VTT qui permet de franchir des cols escarpés tout en parcourant de grandes portions de territoires isolés.
Pourtant largement cultivée, cette traversée nous a ainsi permis de comprendre qu’y vivre n’est pas si facile tant les coûts d’exploitation des domaines agricoles sont devenus démesurés. Là où les vergers étaient florissants il y a encore quelques années, la main d’œuvre est si chère qu’il est devenu trop coûteux de cueillir les fruits. Certaines exploitations proposent de cueillir soit même abricot, cerise ou autre. Côté élevage, les zones pastorales sont assez réduites et quasiment grillées l’été, ce qui oblige souvent à une transhumance forcée et coûteuse même en moyenne altitude. Si le berger ne fait pas lui même son fromage alors aucune chance de vivre de son activité quand toutefois la mise aux normes européennes n’a pas sonné le glas de l’exploitation.
Bref, on a trouvé dans les lieux reculés une région où les habitants ont du mal à exploiter les richesses de leur territoire. Il faut dire que partis dans la 2ème quinzaine d’août, nous avons eu à affronter une canicule de folie qui a rendu pour le moins toute eau plus que précieuse et nous a fait traverser un territoire d’une aridité insoupçonnée.
De ce point de vue, je recommande vivement comme période la plus favorable pour effectuer le parcours soit avril-mai, soit le mois de septembre si l’on veut pas rester des kilomètres et des kilomètres la gorge sèche.
Voici en détail les principales étapes du parcours:
Etape 1: Val Maravel
Etape 2: Montmorin
Col de Proveyral – Col de Cabre – Col de Valdrôme – Valdrôme – Col des Praux – PraboyerEtape 3: Verclause
Col des Cassets – Col des Alongs – Col Archimbaou – Rosans – Champ d’HabitEtape 4: Brantes
Lemps – Col du Rocher Percé – St Auban sur Ouvèze – Le Poët en Percip – Col de la Jas – Col de GeineEtape 5: St Hubert
Etape 6: Cavaillon
Traces GPS du parcours au format GPX.
K’ptain